Quatuor de guitares éclisses
PROGRAMME
CAMILLE SAINT-SAENS 1835-1921
Danse macabre op. 40
Arr. Quatuor Eclisses
KAROL BEFFA né en 1973
Les Météores
Dédié au Quatuor Eclisses
JOAQUIN TURINA 1882-1949
Danzas fantasticas op. 22
Arr. Quatuor Eclisses
BELA BARTOK 1881-1945
Danses roumaines
Arr. Quatuor Eclisses
GABRIEL FAURE 1845-1924
Barcarolle n°1 en la mineur op. 26 Arrangement Quatuor Eclisses
ALBERTO GINASTERA 1916-1983
Estancia, suite de ballet opus 8a
Arr. Quatuor Eclisses
L’Art populaire : un renouveau
À la fin du XIXe siècle, les musiciens cherchent de nouvelles sources d’inspiration afin de renouveler le langage musical. Fleurissent alors de nombreuses pièces qui empruntent au patrimoine folklorique régional. Ce vivier de chants populaires, qui rythme la vie des communautés tout au long de l’année et au quotidien, est intimement lié à la danse ou tout du moins au mouvement, ce que les musiciens « savants » ne manquent pas de dupliquer.
Ainsi le hongrois Béla Bartók, pionnier des voyages ethnographiques de recueil des chants populaires, écrit-il plusieurs suites de danses qui, à l’image des Danses roumaines (1915), sont fondées sur des chants qu’il a lui-même enregistrés à travers la Transylvanie. L’espagnol Joaquín Turina compose lui aussi nombre de danses, mais use d’un folklore stylisé.
L’écriture des Danses fantastiques (1919) s’inspire ainsi librement de chants ibériques : la jota aragonaise pour le premier mouvement, le zortziko basque pour le deuxième et la farruca andalouse pour le dernier. Des épigraphes, tirées de L’Orgie de José Mas, précisent l’esprit poétique de chaque mouvement.
C’est une danse plus métaphorique que propose Camille Saint-Saëns avec sa Danse macabre (1874), une référence non pas à une chorégraphie mais à un thème artistique qui naît au Moyen Âge dans la lignée des vanités. Certains chants sont au contraire liés à une activité précise. C’est le cas de la barcarolle qui, improvisée par les gondoliers vénitiens, reproduit le balancement des barques. Les treize Barcarolles qui jalonnent la production de Gabriel Fauré font montre d’une délicatesse rare.
Alberto Ginastera, figure de proue de la musique argentine, s’attache lui aussi à la description de scènes quotidiennes dans son ballet Estancia (1941). Relatant les amours d’un garçon de la ville pour la fille d’un gaucho de la pampa, il s’attarde sur des scènes de la vie rurale latino-américaine, comme le démontrent les titres des mouvements de la suite (1941) tirée du ballet.
Gaëlle Fourré